LexMag 7 - Magazine - Page 100
L’open data a-t-il tenu ses promesses ?
La France a été pionnière. Dès 2002, le service
public de diffusion du droit existait. La directive
européenne PSI est arrivée après. On nous a reproché d’avoir « surtransposé »… mais en réalité, nous
avions dix ans d’avance.
Attention : open data ne signi昀椀e pas gratuité.
Cela veut dire ouvert et réutilisable. Trop d’acteurs
confondent open data et open access. L’open
access, c’est une réaction à la crise des revues,
un pis-aller pour publier. L’open data, c’est une
action positive.
J’ai participé à la migration des thésaurus, puis au
Conseil constitutionnel pour créer la documentation. J’ai ensuite dirigé l’école des bibliothécaires
documentalistes. Et aujourd’hui, j’enseigne encore,
avec toujours la même passion.
1. Marion Justinien, « Insu昀케samment 昀椀ables et pas assez
rapides » : les salariés d’Onclusive, remplacés par l’IA,
sous le choc, Le Parisien, 19 septembre 2023. En ligne ici
2. Pierre Januel, «Mistral AI balaye les équipes courrier
de l'Élysée», La Lettre, 25 août 2025. En ligne ici
Quel avenir pour les documentalistes dans ce
contexte ?
Résilient. Nous avons toujours anticipé les changements. On a prédit la mort des documentalistes
avec Internet, et nous sommes toujours là. Certes,
nous sommes parfois les premiers licenciés, mais
aussi les premiers réembauchés. C’est un métier
qui sait se réinventer.
Et au fait, pourquoi avez-vous choisi ce métier ?
Par hasard. Je sortais de maths appliquées aux
sciences sociales, une thèse que je n’ai pas
terminée après une querelle académique qui nous
a privés de bourse. J’ai dû trouver un travail.
À Sciences Po, on m’a mis « à la doc » pour me
garder, presque comme une punition. Et j’ai découvert un univers passionnant.
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