Numero 5 Lexmag - Flipbook - Page 17
Sandrine Jacquemin : Est-ce que tu peux nous
parler de ton parcours ?
Tu as donc observé deux styles de management
différents : l’un plus souple, l’autre plus organisé ?
J’ai commencé mes études de droit avec trois
années de licence à l’Université Paris-PanthéonAssas. Ensuite, j’ai intégré le master de droit social
à l’Université de la Sorbonne. J’ai validé un M1 en
droit social, puis j’ai poursuivi avec le M2 droit social
recherche dirigé par Pascal Lokiec. J’y ai rédigé un
mémoire sur la conciliation entre la vie privée et la
vie professionnelle, et sur les mécanismes juridiques
qui s’y rapportent.
Oui, exactement. Chez Factorhy, j’avais des listes de
tâches, des deadlines… C’était plus clair pour savoir
quand rendre les choses. Cela dit, je ne travaillais
quasiment jamais avec l’associé de l’équipe. Je
travaillais essentiellement avec les collaborateurs.
Et concernant le travail en équipe ? On parle
souvent du paradoxe d’un métier très individuel
dans un environnement collectif. Tu as ressenti
cette solitude ? Ou au contraire un esprit d’équipe ?
À la 昀椀n de ce master, j’ai passé le barreau, que j’ai
obtenu en 2024. En 昀椀n d’année, j’ai effectué un
stage à temps partiel dans un cabinet de droit
social de grande taille, Factorhy Avocats, où j’ai
beaucoup appris. Et depuis janvier, j’ai intégré
l’école du barreau.
Il n’y avait pas de débriefs d’équipe organisés, du
moins pas avec la personne avec qui je travaillais.
Mais j’avais la chance de partager mon bureau avec
un collaborateur, donc dès que j’avais une question,
je pouvais lui poser directement.
Par ailleurs, entre collaborateurs, même si ce
n’était pas un mode “porte ouverte”, les échanges
étaient faciles. Certains venaient régulièrement
poser leurs questions dans notre bureau, et moi, je
n’ai jamais hésité à aller demander quelque chose
quand je ne comprenais pas. Je pense que c’est
important d’oser : si on est curieux et à l’aise dans
l’échange, c’est plus simple. À l’inverse, si on est
réservé ou introverti, ça peut devenir compliqué.
Comment as-tu été accueillie pendant tes stages ?
Est-ce que tu avais une image préconçue du
cabinet d’avocats avant d’y entrer ? Et si oui, cette
image s’est-elle con昀椀rmée ou contredite ?
Dans le petit cabinet où j’ai effectué mon premier
stage, j’étais encore en deuxième année de licence,
donc assez impressionnée. Je pensais qu’on allait
beaucoup me surveiller, que j’allais être encadrée de
manière très rapprochée… Et en réalité, pas du tout.
C’était même l’inverse. Je n’avais pas vraiment de
directives claires ni de retours sur mon travail.
C’est ce que je retiendrais de négatif. En revanche,
l’ambiance était très bienveillante, on riait beaucoup.
As-tu remarqué une différence entre les styles de
management selon le genre ? Entre les hommes et
les femmes ?
Non pas vraiment, c’est davantage lié à la
personnalité. Moi, par exemple, je suis très
organisée, très carrée. J’ai du mal à comprendre les
bureaux recouverts de papiers ou les rédactions
de dernière minute. Je ne perçois donc pas de
différence fondamentale entre un homme et
une femme si ce n’est peut-être dans la façon
d’appréhender des questions plus personnelles
comme le fait d’être enceinte peut-être.
Chez Factorhy, je savais que j’intégrais une grande
structure, avec une hiérarchie bien dé昀椀nie. J’ai
partagé mon bureau avec un collaborateur senior
qui est devenu counsel pendant mon stage. Et là, j’ai
reçu énormément de retours, c’était très structuré.
C’était vraiment l’image que je m’en faisais : un
environnement hiérarchisé mais stimulant,
dans lequel on est soutenu et accompagné.
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