Numero 5 Lexmag - Flipbook - Page 33
te répondre. Une belle illustration de l’expression
« armée mexicaine ».
Passionné par le management
sous toutes ses formes,
Pierre Le Leuch accompagne
depuis près de dix ans des
dirigeants, managers et
équipes dans des contextes
variés, parfois tendus, souvent
stimulants. Ancien 昀椀nancier
devenu coach, il croise les
approches du terrain, les
outils de psychologie et les
grands enjeux contemporains
du travail pour aider
chacun à trouver sa juste
posture managériale. De la
reconnaissance aux soft skills,
du droit à l’erreur à l’écoute
active, il partage dans cet
entretien une vision exigeante
et profondément humaine
du management, qui met les
relations au cœur de l’action.
C’est hyper marquant comme contraste.
Oui. Et ce qui est drôle, c’est qu’à l’époque, je ne
mettais pas les mots « management » là-dessus.
En école, je n’ai pas eu de cours de management
à proprement parler. Je n’ai pas été formé à la
pratique du management. J’ai découvert en quoi
cela consistait beaucoup plus tard. A mon retour
en France, je cherche une nouvelle expérience,
quelque chose qui me correspondait plus. Et là, un
très bon ami m’a dit un jour : « Tu devrais rencontrer
ce cabinet de conseil en management, je pense que
ça pourrait te parler. » Et j’ai signé sans trop savoir.
Parce que je lui faisais con昀椀ance. Et j’ai adoré.
J’avais trouvé ma mission.
Qu’est-ce qui t’a plu ?
Ça répondait à un besoin que j’avais sans le
formuler : celui d’avoir de l’impact. De sentir que
ce que je faisais avait du sens. Et aujourd’hui
encore, c’est ce qui me porte. Ce que je vis illustre
un concept managérial très intéressant : lorsqu’on
arrive à avoir un métier qui s’aligne avec son point
fort — certains appellent cela sa Zone de Génie —
on a un ratio Apport/Effort incroyablement
favorable. En formation, en coaching, je n’ai pas
l’impression de travailler. Voir même en vacances,
quand je ne travaille pas, cela me manque…
Qu’est-ce qui t’a amené au management,
après ton parcours à HEC et toutes ces
expériences à l’étranger ?
J’explore toujours cette question : se rapprocher de
son Point Fort est une quête qui prend toute une vie.
Mais c’est une super aventure.
Mon parcours, au départ, c’était une vraie recherche
personnelle. Un besoin d’explorer, de voir des choses
différentes. J’ai bossé aux États-Unis, au Mexique…
Et chaque expérience m’a appris énormément. J’ai
vu des environnements de travail et des styles de
management très différents. Aux US, par exemple,
j’ai reçu une augmentation… par courrier, dans
ma boîte aux lettres ! Zéro échange. Au Mexique,
je me souviens de plusieurs moments où tu poses
une question, dix personnes se réunissent pour
On a souvent cette image du manager comme
quelqu’un d’autoritaire. Est-ce que tu as été
confronté à ça, ou tu as dû déconstruire
cette image ?
Oui, complètement. Il y a une confusion très
courante entre « manager » et « avoir du pouvoir
sur les autres ». Certains ne font pas la distinction.
Manager c’est « faire-faire ». Selon moi, manager est
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