Numero 5 Lexmag - Flipbook - Page 34
Manager c’est « faire-faire ». Selon moi, manager est une
" posture noble, où l’on cherche à développer une relation
enrichissante pour les deux.
Au-delà de l’intention, c’est un métier. Il se pratique et
s’apprend. Il y a des outils, une posture, une méthode.
une posture noble, où l’on cherche à développer une
relation enrichissante pour les deux.
Au-delà de l’intention, c’est un métier. Il se pratique
et s’apprend. Il y a des outils, une posture, une
méthode. Mais on nomme souvent des managers…
sans les former.
Et ça crée de la casse ?
En effet. Parce qu’on nomme des gens pour leur
expertise. Et du coup, ils pensent qu’ils doivent être
meilleurs que leurs équipes dans tous les domaines.
Alors que non ! Un dirigeant n’est pas censé être
meilleur que son directeur comptable en 昀椀scalité.
Ce n’est pas son rôle.
Donc manager, ce n’est pas « savoir-faire » à la
place des autres ?
Exactement. Le rôle du manager, c’est de
donner du cadre, du sens, de la vision. Pas de
tout faire ni de tout contrôler. C’est pour ça que
certaines entreprises distinguent des parcours
« experts » et des parcours « managers » : les
compétences ne sont pas les mêmes. Cela devrait
être OK de progresser dans une entreprise sans
nécessairement devenir manager.
Et donc, selon toi, est-ce que n’importe qui peut
devenir manager ?
Je pense que tout le monde peut progresser en
management ou, parfois, se rendre compte aussi
que ce n’est pas pour lui. Et c’est ok. Il faut en effet
s’intéresser sincèrement aux gens, passer du temps
en réunion, les écouter.
"
Si l’envie est là, et que la personne prend des
responsabilités managériales, un accompagnement
aide beaucoup. Car le risque de créer de la
souffrance et des situations toxiques est important.
Tu parlais d’écoute tout à l’heure. C’est central dans
ta vision ?
C’est le cœur du sujet. On ne peut pas manager
sans s’intéresser vraiment aux gens. Il faut les
écouter, comprendre leurs besoins. Il y en a même
qui disent qu’il faut les aimer un peu, ces gens qu’on
accompagne.
On avait évoqué ensemble la notion de
reconnaissance. Tu disais que c’était un sujet
central pour toi.
Oui. C’est un mot un peu fourre-tout, mais
justement… C’est parce qu’il est fondamental. Dans
les formations, quand je demande les frustrations
et doutes qui sont remontés aux participants, le
manque de reconnaissance arrive très vite. Tout le
monde sent que c’est important, sans forcément
réussir à bien nommer ce qu’il y a derrière.
Tu peux nous expliquer ce que tu mets derrière ?
Bien sûr. Par reconnaissance, beaucoup parlent
en fait de rémunération et d’évolution de
carrière. Mais il est intéressant en complément
d’explorer la dimension fondamentale de la
reconnaissance dans les relations. La somme
de toutes les petites interactions du quotidien.
En fait, moi je travaille avec une approche issue
de l’analyse transactionnelle, une école de
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