LexMag 7 - Magazine - Page 36
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Ce qui m’intéresse, ce n’est pas l’esthétique de la parole,
c’est son e昀케cacité, sa capacité à transformer le réel.
La parole, pour moi, est d’abord un acte politique et social.
judiciaire, etc. Ce qui m’intéresse, ce n’est pas l’esthétique de la parole, c’est son e昀케cacité, sa capacité à transformer le réel. La parole, pour moi, est
d’abord un acte politique et social.
Et dans votre quotidien, quelle place prend la
parole ?
Elle n’est pas si importante que cela ! La plupart
de mon temps est consacré à la rédaction et à la
relecture de mémoires destinés à la Cour de cassation et au Conseil d’État. Il y a une oralité bien sûr
dans la relation avec, les clients, les confrères, les
collaborateurs. Et il y a l’audience. Devant le Conseil
d’État, il s’agit surtout de pouvoir rebondir immédiatement et spontanément sur les conclusions du
"
Rapporteur public après lesquelles nous avons la
parole. À la Cour de cassation, ce sont des plaidoiries plus classiques.
Si vous n’aviez pas été avocat, qu’auriez-vous
aimé faire ?
Je crois que j’aurais voulu être commentateur sportif. Enfant, j’étais fasciné par ces reporters radio qui
faisaient vivre les matchs par la seule force de leurs
paroles. Et si j’avais eu du talent, j’aurais voulu être
pianiste. J’adore la musique, mais je n’en joue pas.
Je suis croyant mais non pratiquant. Pour la justice,
parfois, c’est l’inverse.
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