Lexmag Numéro 6 spécial été - Magazine - Page 37
En tant que formateur aussi, vous insistez sur la
nécessité de construire des parcours adaptés.
Vous travaillez notamment avec l’EDHEC.
depuis longtemps et va apporter des opportunités
business, de approche plus rapide et plus
e昀케cience où la marge et le pro昀椀t seront optimisés.
Dans ce nouveau paradigme où les business models
évoluent à grande vitesse, où la géopolitique
devient incontrôlable, où la réglementation,
bien que pléthorique, a 10 ans de retard sur les
innovations technologiques, le juriste doit, plus que
jamais prendre ce rôle d’éclaireur et devenir cet
avantage compétitif crucial pour la pérennité et le
développement des entreprises.
Oui. J’ai toujours eu cette volonté de transmettre ;
dès lors que j’ai lancé Day One en 2003, j’ai enseigné
à Sciences Po, à Paris II, et maintenant à l’EDHEC.
Il y a une vraie demande. Le problème, c’est qu’il
n’y a pas d’offre structurée, pas de diplôme sur
les sujets de legal operations, même si quelques
formations existent comme notamment le DU
transformation numérique du droit et legaltech de
Paris II. Or les entreprises cherchent des pro昀椀ls qui
savent manier ces outils. Il faut créer cette 昀椀lière.
Le travail de l’EDHEC Augmented Law Institute est
à cet égard remarquable.
Et ça suppose un vrai changement de posture ?
Oui. Il ne su昀케t pas d’avoir les connaissances
juridiques, il faut développer un vrai sens du
conseil, de l’anticipation. C’est une posture
proactive. Et c’est là que l’IA, loin de remplacer le
juriste, va l’amener à se concentrer sur ce qu’il fait
de mieux : penser, arbitrer, accompagner.
Quel sera selon vous le rôle du juriste de demain ?
Le rôle de juriste va fortement évoluer et l’IA va
l’aider à travailler plus vite, à analyser davantage
d’informations et de documentations pour avoir
une vision plus complète, à rechercher et tester en
direct l’impact des options proposées, à sublimer
sa valeur et la qualité de ses avis. Il va également
passer du « risk management » à « l’impact
management », c’est-à-dire être capable de façon
proactive non seulement d’identi昀椀er les risques,
mais surtout d’analyser l’ensemble des impacts et
externalités potentielles. Le juriste devient bien
cet « opérationnel qui a du recul » dont je parle
Revue
ISSN : 2402-6247
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Pour approfondir le
sujet, consultez l’article
d’Olivier Chatudeau paru
dans le dossier spécial
« Le décryptage de l’IA
appliquée au droit », dans
la revue Lexbase Avocats
Direction scienti昀椀que
Rodolphe Bigot
Maître de conférences à Le Mans Université
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