Lexmag Numéro 6 spécial été - Magazine - Page 44
l’EDACS n’est pas une bulle académique, c’est une
école en prise directe avec les enjeux de notre
temps. Chaque promotion est une aventure, avec
ses personnalités, ses projets, ses interrogations…
et ça me passionne depuis plus de 15 ans.
Avocat en exercice et directeur
de la formation initiale à
l’EDACS depuis plus de 15 ans,
Christophe Toulza incarne
une pédagogie ancrée dans le
réel, attentive aux mutations
du métier et à la singularité
de chaque élève. Convaincu
que la formation ne peut plus
se limiter à la technique, il fait
de l’intelligence émotionnelle,
de la posture professionnelle
et de l’éthique vivante des
piliers incontournables. Dans
cet entretien chaleureux et
lucide, il partage sa vision
d’un enseignement exigeant
et humaniste, où l’intelligence
arti昀椀cielle devient un levier
pour mieux révéler… l’humain.
Comment votre expérience de terrain in昀氀uencet-elle votre approche pédagogique auprès des
élèves-avocats ?
Le terrain, c’est la meilleure boussole : il nous oblige
à rester lucides, pragmatiques, réactifs. En tant
qu’avocat, je sais ce qu’est un dossier qui tombe
un vendredi soir, une audience ou un rendez-vous
stressant, un client qui vous appelle en panique.
Cette expérience me pousse à mettre l’accent sur
le concret : former des avocats opérationnels,
capables de s’adapter, de décider vite et bien, de
gérer la pression. Cela passe par des mises en
situation, des ateliers pratiques, une pédagogie
active. Et surtout par l’écoute : je suis très attentif
à ce que vivent les élèves, à leurs questions, à leurs
doutes. L’idée, c’est de les préparer à leur futur
métier, mais aussi à leur futur quotidien.
À l’EDACS, nous nous efforçons de leur
transmettre une vision réaliste, mais aussi
optimiste du métier : oui, le droit évolue vite,
mais c’est également une source formidable
d’opportunités. Je leur dis souvent : ne vous
contentez pas de « devenir avocat », posez-vous
la question de quel avocat vous voulez être. Et ça,
seul le terrain peut le révéler.
Sandrine Jacquemin : Vous êtes avocat et
directeur de la formation initiale à l’école des
avocats centre sud (EDACS) depuis plus de 15 ans
(mais vous êtes jeune !). Qu’est-ce qui vous anime
dans cette double casquette ?
L’intelligence arti昀椀cielle transforme les pratiques
juridiques. Comment intégrez-vous ces évolutions
dans la formation initiale des futurs avocats ?
Christophe Toulza : C’est gentil pour la jeunesse,
je prends ! Plus sérieusement, ce qui m’anime au
quotidien, c’est le lien étroit entre la pratique du
métier d’avocat et la formation des futurs confrères.
Être en exercice me permet de garder les deux
pieds dans la réalité de la profession : les dé昀椀s, les
évolutions, les attentes des clients, des confrères,
des juridictions… Et ce regard « terrain », je le
transpose directement dans la formation. C’est
ce qui donne du sens à cette double casquette :
À l’EDACS, nous avons fait le choix très tôt – dès
2021 – d’intégrer l’intelligence arti昀椀cielle dans
notre programme. Pas comme un gadget, mais
comme une véritable compétence professionnelle.
Aujourd’hui, nous proposons un module structuré
allant de la découverte des outils à leur utilisation
concrète, en passant par la maîtrise des prompts et
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