Lexmag Numéro 6 spécial été - Magazine - Page 46
Notre objectif ? Former des avocats compétents,
mais aussi conscients d’eux-mêmes, de leur
impact, de leur rôle dans la société. Et surtout, les
encourager à construire un équilibre durable entre
leur vie professionnelle et leur vie personnelle. Parce
qu’un avocat bien dans sa vie est un avocat plus libre,
plus lucide, plus humain dans sa manière d’exercer.
La déontologie est au cœur du métier d’avocat,
mais l’incarner demande bien plus que de
connaître les règles : courage, retenue,
assertivité... Comment transmettez-vous cette
dimension comportementale et éthique dans la
formation des élèves-avocats ?
C’est un point central de notre formation. Connaître
la déontologie ne su昀케t pas : il faut aussi savoir
la vivre. Cela passe par une pédagogie active et
incarnée. À l’EDACS, la déontologie est présente
dans tous les modules, y compris dans les mises
en situation : comment réagir face à un client en
détresse ? comment défendre une cause di昀케cile
sans se renier ? comment rester confraternel dans
un dossier tendu ?
Former à la déontologie, c’est former à une
éthique vivante. C’est ce qui distingue les avocats
et les protège.
Dans votre quotidien, quelle compétence humaine
vous semble la plus précieuse et pourquoi ?
Sans hésiter : l’écoute. Parce qu’elle ouvre toutes
les portes : celle de la con昀椀ance, du dialogue,
de la compréhension. Que ce soit avec un élève,
un confrère ou un client, tout part de là. Être à
l’écoute, c’est aussi ce qui permet de créer un
climat propice à l’apprentissage, à l’échange et à la
progression. C’est une qualité fondamentale dans
l’accompagnement pédagogique.
Si vous deviez prodiguer un conseil à un jeune
avocat entrant dans la profession aujourd’hui,
quel serait-il et est-ce aussi un conseil que vous
auriez pu aussi vous donner à vos débuts ?
Je lui dirais : « sois curieux, reste humble, et n’aie
pas peur d’inventer ta propre manière d’exercer le
métier ». On ne devient pas avocat pour cocher des
cases, mais pour défendre, convaincre, construire.
Basé sur une décision à caractère normatif du
Conseil national des barreaux, nous proposons aux
élèves un parcours complet qui aborde les grands
principes (secret professionnel, con昀氀it d’intérêts,
indépendance, maniement des fonds, responsabilité
civile professionnelle…), mais aussi la déontologie
du numérique et de l’intelligence arti昀椀cielle, la
protection des données à caractère personnel ou les
usages de la profession, ces « règles non écrites »
que l’on n’apprend pas à la fac, et qui font pourtant
toute la différence dans la pratique.
Et ce conseil, oui, j’aurais aimé me le donner à
mes débuts. Parce que dans cette profession, on
apprend à chaque dossier, à chaque rencontre. Ce
qui compte, c’est de rester aligné avec ses valeurs
et d’oser se réinventer. L’avocat de demain n’est pas
un clone, c’est un créateur !
Quel est votre sticker Lexbase préféré ?
Di昀케cile de choisir, ils sont tous bien trouvés !
Mais si je devais n’en garder qu’un, ce serait : « Je
défends les droits pas les égos ». Il résume avec
justesse ce qu’on essaie de transmettre à nos
élèves à l’EDACS : défendre avec conviction, oui,
mais toujours avec humilité, sens du collectif
et respect de l’autre. Ce sticker, c’est un petit
manifeste en soi !
Et surtout, nous avons à cœur de faire ré昀氀échir les
élèves à leur posture professionnelle : être avocat,
c’est tenir une ligne, accompagner, défendre avec
force sans perdre de vue le respect, l’écoute, le
sens de la justice. Nos formateurs partagent leurs
expériences, leurs dilemmes, et cela donne lieu à
des échanges d’une grande richesse.
Et je m’autorise un second choix : « Pas de droit, pas
de chocolat », parce que le chocolat, c’est sacré !
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