Lexmag Numéro 6 spécial été - Magazine - Page 66
J’enseigne à mes étudiants une règle d’or dès la première
" année : les trois qualités de forme d’un juriste, c’est d’être
clair, concis et précis. Ils s’en souviennent apparemment
car quand les tout jeunes licenciés du Collège de droit ont
offert aux membres du comité de direction des sweat-shirts
personnalisés aux couleurs de leur promotion, ils avaient
inscrit ces trois mots au dos du mien.
eux auront toujours une très bonne situation.
Parce qu’ils seront à haute valeur ajoutée.
On en arrive aux questions « plus légères ».
Avez-vous un maître à penser, dans le droit
ou ailleurs ?
À part mon ange gardien ? (sourire)
Mais vous y croyez aux anges gardiens ?
J’ai toutes les raisons d’y croire (sourire). En tout
cas je n’exclus rien, c’est une forme de doute
méthodologique ! Mais, plus sérieusement, je suis
profondément et très joyeusement croyant.
Concernant des 昀椀gures de pensée, je n’ai pas une
personne en particulier. J’en ai plusieurs. Dans mon
panthéon, il y a du monde. Je vous ai cité Hayek,
Villey, Carbonnier, Malaurie. Je pourrais ajouter
Raymond Boudon, pour la sociologie. Tocqueville,
pour son analyse politique, et pas seulement de
la démocratie. Thomas Mann, pour la littérature.
Baudelaire pour la poésie. Rimbaud aussi, parfois.
Philippe Murray pour sa mordante et drolatique
lucidité à l’égard de la société post moderne, qui
m’évoque cette maxime selon laquelle l’humour est
la politesse du désespoir.
Y a-t-il une œuvre (littéraire, musicale,
théâtrale…) qui vous accompagne quasi
quotidiennement ?
"
Je ne relis que très rarement les romans ; j’en garde
des impressions. Parfois, j’ai pris des notes de
lecture ; ça m’est arrivé d’ailleurs de revenir dans ces
cahiers, c’est très agréable. Il y a une œuvre que je
fréquente souvent. Ce sont les chroniques littéraires
de Barbey d’Aurevilly, à la plume aussi incisive
qu’élégante. C’est aussi intelligent que plaisant et
instructif, car immensément cultivé. Mais ce sont
plutôt des œuvres musicales qui m’accompagnent
régulièrement. J’ai des compositeurs favoris, des
œuvres selon les périodes. « La Passion selon SaintJean » de Bach est d’une puissance rare, et l’œuvre
de Bach est inépuisable. J’aime beaucoup Benjamin
Britten, Peter Grimes notamment ou son incroyable
War Requiem.
Vous travaillez en musique ?
Assez souvent, oui. J’écoute souvent de l’opéra.
Puccini en ce moment. Mais j’aime aussi bien
ce qu’on appelait le « rock indépendant » ou,
aujourd’hui, ce que fait Lana Del Rey ou Coldplay
par exemple, que je mets souvent en fond musical
pour sortir du classique, de l’opéra, du baroque,
ou de Schubert…
Aimeriez-vous pousser un peu votre carrière
politique ?
Non. D’abord, je n’en ai pas. Dans ma jeunesse,
j’ai pu m’impliquer quelques années, au niveau
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