Lexmag Numéro 6 spécial été - Magazine - Page 67
local comme national, et su昀케samment pour
m’apercevoir des limites, sinon de la vanité,
de l’exercice, même si j’en garde des souvenirs
personnels formidables. Dans l’état actuel du
monde politique, je n’aurais guère d’appétence
pour m’y investir. Je pense que mon temps est plus
opportunément employé ailleurs.
Vous vous sentez utile ?
Le métier d’enseignant est un métier où l’on peut
être très concrètement et très réellement utile.
Un ami, élu de son état, me disait que le mandat
où on se sent le plus utile est sans doute celui de
maire, notamment d’un petit village. Parce que
là, on peut avoir un impact concret sur la vie des
gens. L’enseignant, c’est un peu comme le maire
du village : il peut avoir un vrai impact sur ceux qu’il
forme, a fortiori dans un cadre restreint tel que le
Collège de droit de La Sorbonne. Je suis sans doute
plus utile là qu’ailleurs.
Si ça n’avait pas été le droit, qu’auriez-vous fait ?
Certainement de la politique. Ce n’est certes
pas l’endroit où je m’imaginerais être le plus
utile aujourd’hui, disais-je, mais c’est un univers
extraordinairement excitant, pugnace et intéressant,
parfois même exaltant. Et puis il ne faut pas
désespérer d’y être ponctuellement utile, ne seraitce que pour éviter des folies, même s’il ne faut pas
s’imaginer vider la mer avec une écope. Ce domaine
touche à beaucoup de mes cordes sensibles.
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