LexMag 7 - Magazine - Page 80
d’arbitrage… tout cela a un coût. On constate par ailleurs que les recours en nullité contre les sentences
deviennent plus fréquents. Le risque est de perdre
les avantages de l’arbitrage — sa con昀椀dentialité, sa
souplesse, son e昀케cacité fondée sur l’engagement
des parties — si l’on se retrouve toujours 昀椀nalement
devant une juridiction étatique.
Vous avez l’air d’avoir toujours saisi les opportunités, à fond. Vous n’avez jamais eu peur ?
Non. Je suis guidé par la curiosité et l’espérance.
Et cette conviction qu’il y a un au-delà à toute
chose. Ne pas se laisser enfermer. Regarder
au-delà. Ça donne une forme d’assurance.
Pour 昀椀nir… les questions plus personnelles. Si ça
n’avait pas été le droit ni la littérature ?
Peut-être la peinture. Ou la sculpture, qui ajoute une
troisième dimension. Je passe beaucoup de temps
dans la contemplation des œuvres d’art et un peu
leur collection…
Et dans votre vie courante, êtes-vous aussi simple
que dans vos écrits ?
Je ne suis pas simple. Je suis en recherche
de simplicité. La complexité, c’est souvent l’écume
des choses. La simplicité demande un effort.
Quels livres lisez-vous ?
J’aime beaucoup Hannah Arendt, Simone Weil,
Bernanos, Camus, Edith Stein… Cette approche du
drame humain. Michel Déon, William Boyd, David
Lodge… Et en ce moment les auteurs sud-américains : García Márquez et Mario Vargas Llosa entre
autres. Il y a là une densité, un regard, un style, une
fantaisie… qui me réjouissent.
Qu’aimeriez-vous qu’on dise de vous ?
J’aimerais que mes étudiants disent que je les ai
aidés à devenir autonomes. Dans un monde obscur,
complexe, inquiétant, j’aimerais avoir éclairé l’une
ou l’autre chose, si modeste soit-elle.
Selon vous, le droit peut-il rendre heureux ?
Ce n’est pas le droit. C’est la quête. Vouloir
trouver, et trouver ; et le partager alors.
C’est ça qui rend heureux.
Grande salle,
Université Paris
Panthéon Sorbonne
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