Numero 5 Lexmag - Flipbook - Page 89
on n’a pas les noms bien sûr, ce sont des tranches,
des pourcentages, mais c’est utile. Et tout est
con昀椀dentiel.
Sandrine Jacquemin : Vous avez créé en 2006
— donc assez tôt-le Cercle des O昀케ce Managers
et Secrétaires généraux de Cabinets d’Avocats,
à quels besoins spéci昀椀ques souhaitiez-vous
répondre à l’époque ?
Avez-vous une évolution dans les missions
d’O昀케ce Manager et de Secrétaires généraux
depuis la création de l’association ?
Angela Trivisonno : En fait, les besoins se sont
créés tout seuls. On s’est retrouvés confrontés à
une époque où les logiciels de gestion coûtaient
très cher et les avocats étaient réticents à investir
sur cette partie. De mon côté, je ne savais pas quoi
choisir, je manquais d’éléments pour prendre une
décision. L’idée m’est donc apparue de consulter
d’autres cabinets pour avoir une vision plus globale
et centralisée sur des questions données.
On a alors créé une association. Au début nous
étions quatre maintenant nous sommes cent
soixante-huit.
AT : Énormément ! La com était très prisée à
l’époque et on pensait que le business development
allait tout transformer. Mais la réalité est plus
nuancée. Ce n’est pas évident de vendre des
services juridiques. Seuls les avocats ont cette
compétence, par leur carnet d’adresses et par leur
faculté de réseautage. Le métier est devenu de plus
en plus transversal, Si les fonctions étaient à l’origine
limitées à la RH et à la compta, désormais les o昀케ce
manager sont devenus des couteaux suisses.
IS : Moi, j’ai un background 昀椀nance, j’ai travaillé en
industrie, en contrôle de gestion, etc. Quand je suis
arrivé dans les cabinets, j’ai vu qu’ils n’avaient pas
du tout cette culture-là. Pas de tableau de bord,
pas de suivi 昀椀nancier… Alors ma casquette 昀椀nance,
c’était une vraie valeur ajoutée.
Idriss Saada : Oui, de plus en plus. On a besoin
d’obtenir ce baromètre qui nous oriente et nous
aide à la prise de décision sur de nombreux types
de sujets comme les logiciels métiers par exemple.
Et tout est con昀椀dentiel.
AT : Même si les avocats pouvaient être surpris au
lancement de l’association, très vite, ce sont eux
qui ont dit à leurs équipes : « Allez voir ce qu’ils
font à l’association COM’SG. » Parce qu’un gros
problème partagé devient un petit problème, l’asso
est devenue un baromètre, une référence. Certains
associés demandent de « sonder » la COM’SG avant
de prendre leurs propres décisions.
Mais aujourd’hui, il faut aussi être stratège.
Gérer des projets, avoir de la patience, inspirer
con昀椀ance… Et surtout, savoir s’adapter. On a
plusieurs patrons, plusieurs égos, plusieurs pro昀椀ls.
Il faut être un peu caméléon. Ce n’est jamais dit
explicitement, mais c’est une qualité indispensable.
AT : Oui il faut avoir lu Freud, Lacan, Jung (rires) ! Plus
sérieusement, il faut comprendre la psychologie,
s’adapter à chaque intelligence. C’est une vraie
mosaïque. Et j’en ai vu, des gens brillants, très
performants techniquement, mais qui n’arrivaient pas
à dire non avec élégance. Alors que c’est ça la clé, il
faut savoir s’imposer avec classe.
Vous faites beaucoup de benchmarks, quels en
sont les objectifs ?
IS : Oui, de plus en plus. On a besoin de comparer,
surtout sur des sujets comme les logiciels
métiers, par exemple. Il n’y a pas tant d’acteurs
sur le marché, alors on regarde qui utilise quoi
et si ça répond bien aux besoins. On produit un
benchmark qu’on diffuse aux membres. Idem pour
les rémunérations des collaborateurs :
Vous avez également créé un Master dédié à ces
métiers. Comment ce projet a-t-il vu le jour ?
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