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par exemple, la stratégie peut consister à répondre
“oui” à tout sauf à l’essentiel, pour déstabiliser l’accusation. Ça, c’est une intuition d’avocat, pas une
logique de machine.
Et dans votre quotidien, qu’est-ce qui garantit
cette dimension humaine ?
Le contact direct. Par exemple, la cantine : c’est là
que se croisent les équipes de différents services,
que les échanges transversaux se font. C’est essentiel pour créer des synergies. L’IA peut aider à résumer une réunion, produire un compte rendu, mais
elle ne remplacera jamais la rencontre humaine.
Quels sont les outils que vous utilisez pour exploiter la masse de données ?
On publie des bulletins d’actualité, par exemple en
droit social, en utilisant Copilot pour résumer les
décisions et mettre en avant les points importants.
Ce que je demande depuis 20 ans aux éditeurs,
c’est un outil qui me permette de générer un bulletin à partir de leurs fonds : sortir tous les arrêts
et commentaires sur un sujet précis, les résumer
et les organiser. Ils n’ont jamais su le faire. Un jour,
quelqu’un proposera ça, et ce sera une révolution.
Comment voyez-vous l’avenir du métier et des
bases de données juridiques ?
Je pense que notre rôle est d’être une passerelle.
Nous connaissons les deux mondes : celui du
papier et celui des bases numériques. Nous devons
transmettre cette connaissance aux plus jeunes.
La curiosité reste la qualité essentielle : sans
curiosité, impossible de faire ce métier. L’avenir,
c’est une hybridation : de la technologie, oui, mais
toujours avec une valeur humaine pour relier, comprendre, partager.
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