Numero 3 Lexmag - Magazine - Page 54
LIFESTYLE
Entretien Recto Verso
[Silya] Le pire stress, ça a été d’enseigner sous
Covid, enseigner à distance avec la caméra… J'avais
une liste d’élèves, je me connecte et je vois des
noms sur des carrés gris et pas de visage. Je ne
peux apprendre à connaître personne parce que je
n'ai pas le temps, parce que ce n'est pas du tout le
même univers.. Pendant 10h30 de cours en cumul,
j’ai suivi ces personnes, et j’ai dû leur transmettre
des connaissances sans savoir qui ils sont et s'ils
suivent correctement. Clairement à distance pour
moi et pour mes tout premiers cours, c’était l’enfer.
Et ça a duré un an.
le contact avec l'humain. Ça passe beaucoup par le
savoir. Échanger avec quelqu'un c’est transmettre
et apprendre mutuellement des choses, et j'adore ça,
tu es plus intelligent en te nourrissant d’échanges
avec l’autre. Alors pour être enseignant au plus vite,
j’ai posé la question à mon chargé de TD d’anglais
juridique dès la deuxième année. Mais il m’a
répondu que ça n’était pas possible, qu’il fallait être
anglophone et avoir un diplôme, c’était sans savoir
qu'en fait, trois ans plus tard, j'aurai finalement
l’opportunité d’y arriver par une autre voix. Un ancien
prof que j'avais, avec qui j'ai gardé contact, et qui
était mon tuteur de stage, m'a dit : « Écoute, j'ai été
impressionné par ton niveau d’études, je cherche une
chargée de TD. Je veux que ce soit toi qui prennes le
cours. ». C'était trop beau.
[Mylène] Les oraux. Parce que je suis timide.
[S.J] Silya as-tu une anecdote drôle sur un étudiant ?
[Silya] C’était un soir à 1h du matin, je corrigeais
des tonnes de copies, jusqu’à ce que j’arrive sur
une en particulier qui était à moitié vide. Je me
dis : « Tant mieux, ça va aller vite. » J’ai découvert
que l'étudiante m'avait écrit pleins de petits mots
sur le côté de la copie :« Pardon, là, j'ai séché »,
« Oui, désolée, pour vous, ce ne sera peut-être pas
intéressant ». À un moment donné, elle m'a écrit
en anglais, mais en langage texto. Et pour finir, elle
avait écrit : « j'espère que ça mériterait un point
pour l'e昀昀ort avec un clin d'œil. »
[S.J] Tu as poussé un peu ton destin. Tu avais déjà
le 昀椀l depuis un moment, tu l’as tiré et tu l’as tenu
jusqu’au bout !
[Silya] Oui, je crois fortement à tout ça. Tu parles
de fil, et c’est cela, les fils auxquels on s'attache
qui sont nos destinées. À force de les tirer, on
arrive au but, au résultat. Ensuite, je suis rentrée
dans le groupe, ça s'est très bien passé. J'ai été
recommandée à plein d'autres professeurs et après
ça, je faisais partie de l'équipe.
[S.J] Mylène, as-tu une anecdote drôle sur un
enseignant ?
[S.J] Et toi Mylène, les études de droit, ça se passe
comment c’est plutôt cool ou badant ?
[Mylène] Un professeur à ASSAS en finance publique
qui enseignaient de façon originale en illustrant
des principes juridiques par des actualités assez
originales. C'était plus parlant et donc plus simple
à retenir.
[Mylène] La licence, c'était plutôt tranquille. Le M1,
c'était plutôt badant, parce que c'était assez dur
par rapport à ce qu'on m'en avait dit. Sinon, ça va.
Généralement, on dit que les études de droit sont
très difficiles mais, moi, je trouve que ça va peut-être
parce que j'ai une bonne mémoire et parce que j’ai
fait Erasmus, 1 an au Canada, à Montréal.
[S.J] Silya, quel est le pro昀椀l type d’un étudiant sympa ?
[Silya] Alors, je vais partir d'un constat cliché, c’est
celui qui participe. Et le rôle du professeur c’est de
lui permettre de le faire. Personnellement, j’aime
lancer des débats spontanés en cours. Je prends
[S.J] Quels a été le pire stress que vous ayez connu
chacune toi, en tant qu’enseignante Silya et toi Mylène
en tant qu’étudiante ?
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