Numero 4 Lexmag - Magazine - Page 19
Cependant, le manque d’interconnexion entre les
systèmes peut entraîner une perte de traçabilité
des données. Nous avons des équipes dédiées et
allouons des ressources pour relever ce défi, mais
il s’agit d’un processus de longue haleine. Pour de
nombreuses entreprises, ce travail nécessitera
encore plusieurs années d’e昀昀orts continus.
le conseil d’administration. À travers le secrétariat
du conseil, je m’assure que les membres soient
formés, qu’ils bénéficient d’un accompagnement
adéquat, et du bon équilibre des compétences.
La dynamique autour de la RSE a été très rapide
en Europe, mais nous observons un ralentissement
aux États-Unis, ce qui pourrait in昀氀uencer notre
actionnariat, majoritairement anglo-saxon. Bien
que ceux-ci reconnaissent nos obligations légales en
Europe, ils exigent que nous démontrions comment
nos actions en matière de RSE, ainsi que le temps et
les ressources investis, contribuent à notre activité.
Bien sûr, c’est très compliqué. Parlons
maintenant de la fonction de la direction
juridique qui ne se tient pas qu’au juridique
pur mais aussi au fameux rôle de « business
partner ». Comment la direction juridique
contribue-t-elle aux décisions stratégiques
et à la croissance d’Edenred ?
Chez Edenred, l’impact business est tangible.
Au-delà des réductions de nos propres émissions
carbone, nous sommes conscients de notre rôle
dans notre écosystème et nous accompagnons
nos clients dans leur transition en leur proposant
des « éco-services » plus respectueux de
l’environnement, en encourageant la transition vers
des modèles de mobilité plus durable et en luttant
contre le gaspillage alimentaire notamment.
La notion de « business partner » est e昀昀ectivement
très en vogue, mais elle n’est pas nouvelle dans notre
profession. Autrefois, on parlait plutôt de « deal
maker ». Ce rôle est intrinsèque à notre fonction
depuis longtemps.
Pour autant, dans notre Direction, comme dans la
fonction finance d’ailleurs, il est aussi essentiel de
savoir dire « non » lorsque cela est nécessaire. Tout
en proposant bien sûr des alternatives, c’est-à-dire
des solutions qui soient acceptables sur le plan du
risque et raisonnables.
Venons-en à la partie RGPD, quels sont les
enjeux en matière de protection des données
personnelles, notamment avec la diversité
des législations internationales ?
En matière de protection des données personnelles,
nous faisons face à deux enjeux majeurs, qui
concernent en fait l’ensemble des entreprises.
Ces défis sont complexes, car ils nécessitent des
transformations profondes, souvent coûteuses.
Dire « oui » est facile, mais notre choix de travailler
dans la conformité ou le droit implique parfois
de dire « non ». Dans une entreprise en pleine
croissance et innovation, il est nécessaire de
comprendre qu’un objectif commun unifie toutes
les équipes. Un département juridique doit avoir
la capacité de tenir bon sur ses positions.
Premièrement, la durée de conservation des
données est un sujet crucial. Dans notre secteur,
nous traitons les données de millions d’utilisateurs
à travers le monde. Si une liste de clients est piratée,
les conséquences peuvent être sérieuses. La gestion
du cycle de vie des données est donc primordiale,
mais elle est rendue complexe par le grand nombre
de nos applications historiques. Nous investissons
des ressources considérables pour gérer ces risques
et répondre aux meilleurs standards du marché.
Si je devais m’adresser à moi-même il y a vingt
ans, je dirais donc paradoxalement d’être moins
« business partner » et de parfois revenir aux
fondamentaux.
Et quels conseils donneriez-vous
à un juriste qui rejoint votre équipe ?
Mon conseil principal à un juriste rejoignant notre
équipe serait d’adopter une attitude d’ouverture
et d’écoute. Il est essentiel de prendre le temps
de comprendre le produit, son fonctionnement
La gestion des consentements est notre deuxième
défi principal. Il est crucial de savoir quelles données
sont intégrées dans nos systèmes, à quel moment
et comment elles circulent entre les applications.
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