Numero 4 Lexmag - Magazine - Page 20
technique, ainsi que le modèle économique
qui le sous-tend. La di昀昀érence entre un juriste
efficace et un juriste déconnecté réside dans cette
compréhension. En comprenant les préoccupations
et les enjeux de nos contreparties, nous sommes
mieux en mesure d’identifier des solutions viables,
de les accompagner dans leurs projets et de poser
des limites si nécessaire.
"
Dans des secteurs comme celui d’Edenred, où la
complexité technique est souvent masquée par une
apparente simplicité, il est crucial de s’immerger
dans les détails. Sans cette compréhension, les
décisions risquent d’être mal orientées. Il faut être
curieux des produits, les analyser, et même parfois
remettre en question le modèle économique.
À votre avis, comment la fonction
de juriste d’entreprise évoluera-t-elle
dans les cinq prochaines années ?
Il est essentiel (...)
de comprendre le produit,
son fonctionnement
technique, ainsi que le
modèle économique qui
le sous-tend. La différence
entre un juriste e昀케cace
et un juriste déconnecté
réside dans cette
compréhension.
"
.Passons aux questions plus légères…
Avez-vous un tic verbal ou une routine
qui fait sourire vos collègues ?
En ce qui concerne le droit pur, je n’anticipe pas
de changements majeurs dans les cinq prochaines
années, tout comme il n’y en a pas eu de significatifs
au cours de la dernière décennie. Cependant, je
prévois une évolution notable dans les domaines
de la conformité et de la gestion des risques.
Selon les entreprises, ces départements peuvent
être distincts ou intégrés. Chez Edenred, j’ai la
responsabilité de gérer les deux.
Oui, oui (rires). Je crois que je suis un des derniers
à porter une cravate dans cette organisation.
C’est devenu une marque de fabrique. Donc pour le
coup, je ne quitte pas mon signe distinctif, même si
parfois ça m’ennuie d’en mettre une le matin, je m’y
tiens quand même
L’évaluation du risque deviendra de plus en
plus cruciale, en grande partie en raison de
l’augmentation des couches réglementaires.
Notre monde est devenu extrêmement « riskadverse », et chaque action est scrutée sous l’angle
du risque juridique, et encore plus du risque pour
la réputation de l’entreprise.
Comme Edenred a beaucoup grandi — nous sommes
passés de six mille à treize mille collaborateurs en
moins de 10 ans, cela permet de me démarquer !
Pour les nouveaux arrivants, par exemple, c’est très
simple, on leur dit : « Écoutez, ce n’est pas compliqué.
Si vous avez besoin du juridique, demandez le mec
à la cravate. »
Ce n’est parfois pas tant la menace des contentieux
qui nous inquiète, mais plutôt la manière dont ils
sont perçus par le public et les médias, qui peuvent
être sensationnalistes. Des incidents mineurs
peuvent se transformer en crises majeures avec des
conséquences boursières sérieuses. Cette aversion
au risque exerce une pression accrue sur la direction
juridique, car il y a rarement de vérité absolue dans
le domaine.
Dans un monde sans droit, quel métier
feriez-vous ?
Que vous apporte cette cravate, quelque chose
de particulier ?
J’aurais été photographe, photographe de guerre
mais mes parents voulaient que je me case dans un
métier classique, c’était une autre époque... (sourire)
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