Numero 4 Lexmag - Magazine - Page 23
PORTRAIT
Malak Tazi
Secrétaire générale du Club Med
J’ai donc rejoint le groupe Areva, une société dans
le secteur du nucléaire à l’époque cotée en bourse,
aujourd’hui connu sous le nom d’Orano. Pendant
quatre ans, j’ai occupé le poste de directrice juridique
gouvernance, sociétés, bourse, finance, et en charge
du secrétariat du conseil d’administration. Ce fut
là que j’ai fait ma deuxième rencontre marquante :
Pierre Charreton, un directeur juridique très
respecté dans le domaine. Son in昀氀uence et ses
conseils ont été éclairants pour moi en particulier
concernant le positionnement stratégique du juriste
et du secrétaire du conseil d’administration.
Sandrine Jacquemin : Pouvez-vous nous
raconter votre parcours et ce qui vous
a conduit à devenir Secrétaire générale
au Club Med ?
Malak Tazi : J’ai toujours voulu étudier le droit.
Toute petite, je parlais déjà de contrats et de
procès à mes parents. Je ne saurais dire d’où cela
vient, peut-être mes lectures, mais c’était une
évidence pour moi. Après avoir obtenu mon bac
au Maroc, où je suis née et ai grandi, j’ai décidé
de poursuivre mes études en France. J’ai intégré
l’université d’Assas, où j’ai obtenu une maîtrise en
droit des a昀昀aires et fiscalité. Souhaitant bâtir des
bases solides en droit des contrats, une matière
que je trouvais particulièrement transversale, j’ai
poursuivi à l’université de Sceaux avec un DEA en
droit des contrats. J’ai eu la chance d’être dirigée
par un professeur exceptionnel, le professeur
Didier R. Martin. C’est pour moi un véritable
révolutionnaire qui a profondément in昀氀uencé
ma manière d’envisager le droit. Ce fut ma première
rencontre marquante.
Dans ce cadre, nous avons traversé pendant
près de deux ans une réorganisation majeure et
extrêmement complexe pour transformer Areva
en Orano. Mon équipe et moi avons joué un rôle
très actif dans cette opération, qui reste pour moi
l’expérience intellectuelle la plus passionnante de
ma carrière. La sortie de la cote du groupe a marqué
une étape clé de cette transformation. À l’issue de
ce défi, j’ai choisi de relever un nouveau challenge
en rejoignant Korian, d’abord comme directrice
juridique et fiscale, puis comme secrétaire générale
et secrétaire du conseil d’administration. L’arrivée
du Covid a marqué cette période de manière
décisive. Bien que très difficile au niveau humain,
cette période a été très instructive au niveau de la
gestion de crise.
Par la suite, j’ai obtenu le CAPA et exercé comme
avocate pendant dix ans, dans des cabinets français
et anglais. Dans ce cadre, j’ai eu l’opportunité de
rejoindre la direction juridique de la Caisse des
dépôts et consignations pour un an en détachement,
une pratique assez courante. Ce fut une expérience
extrêmement enrichissante, que je recommande
vivement. J’ai eu l’occasion de travailler dans un
environnement proche de l’entreprise, mais qui
comptait beaucoup d’avocats en détachement
comme moi, avec des matières très variées et avec
une dimension politique qui m’a beaucoup plu. Cette
expérience a conforté mon souhait, déjà présent
depuis longtemps, de passer en entreprise.
Après cette étape intense, j’ai décidé de rejoindre
le Club Med, un groupe international à l’ancrage
français.
La partie internationale c’est une des
raisons qui vous a donné envie de rejoindre
le Club Med ? Quels aspects de votre rôle
au Club Med vous passionnent le plus dans
un environnement aussi international et
dynamique ?
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