Numero 4 Lexmag - Magazine - Page 26
PORTRAIT Malak Tazi
entre équipes : séminaires partagés, équipes de
travail communes et initiatives comme les Boosters,
une autre richesse du Club Med, qui permet aux
collaborateurs de pouvoir travailler quelques mois
dans une autre BU. Nous avons d’ailleurs reçu au
siège la Directrice Juridique Chine au troisième
trimestre 2024 et nous apprêtons à recevoir la
Directrice Juridique Amérique du Sud en avril.
Ces mécanismes permettent de diffuser les
bonnes pratiques et de garantir une couverture
homogène des sujets juridiques et de compliance
à travers le groupe.
Je souhaitais également que vous nous
parliez de la partie RSE qui est un pilier du
développement du Club Med. Quels défis
juridiques spécifiques rencontrez-vous dans
ce domaine et comment les surmontez-vous ?
La prise en compte de l’impact environnemental
fait partie de l’ADN du Club Med depuis sa création.
Quelques exemples : 1973, construction de la
première station d’épuration à Maurice. 1978, mise
en place du plus grand parc de capteurs solaires en
Martinique. 1979, création de la fondation Club Med,
toujours active aujourd’hui. 2007, publication du
premier rapport de développement durable.
L’engagement est ancien et la démarche toujours
améliorée avec les certifications (Breeam
certification de l’écoconstruction des resorts –
Green Globe certification éco de nos opérations
(100%) et ATR pour les circuits découvertes Agir
pour un Tourisme Responsable).
Et comment votre service juridique
intervient-il dans ces projets RSE ?
Notre rôle est d’accompagner les di昀昀érentes
directions concernées notamment la direction
Développement Durable et Mécénat comme indiqué
et, grâce à l’expertise de la Direction juridique
Droit immobilier, la direction Développement et
Constructions - car les sujets RSE touchent désormais
fortement la construction - ou les Directions
opérationnelles sur les sujets d’économie circulaire
via la Direction juridique A昀昀aires et Exploitation.
Nous commençons par étudier
les normes applicables puis nous collaborons avec les
équipes pour proposer des actions concrètes
et les accompagnons ensuite pour leur mise en place.
Le principal défi est la multiplication des
normes, souvent peu claires, avec peu de recul, et
accompagnées de décrets, guides, etc. Cela exige un
travail intense d’absorption, de clarification, et de
mise en perspective.
Pour nous assurer que nous sommes sur la bonne
route, nous discutons entre directeurs juridiques
et partageons nos expériences. Ensuite, l’enjeu est
de transformer ces obligations en opportunités
concrètes sur le terrain, afin de les présenter aux
opérationnels sous un angle positif.
C’est une approche très constructive, en e昀昀et.
Vous êtes très positive dans votre discours.
Oui, nous essayons toujours d’aborder les choses
positivement. Honnêtement, c’est une charge
importante, mais je suis très satisfaite de voir la
promulgation de textes comme la CSRD ou la CS3D.
Bien que ces textes soient lourds à gérer, nous
croyons fermement aux valeurs qu’ils portent. Cette
conviction nous permet d’impulser une dynamique
forte et motivante auprès de nos équipes.
Vous mentionniez tout à l’heure l’IA et sa mise
à disposition pour les clients et prestataires.
Mais dans votre service juridique, cela
représente-t-il aussi une petite révolution ?
Est-ce que vous l’utilisez ? Avez-vous mis
en place des comités ou des pilotes pour
l’expérimenter ?
Il y a environ un an et demi, peu après ma prise de
poste, nous avons organisé un séminaire d’équipe.
J’ai demandé au département IA de venir faire une
présentation sur le sujet, et cela a tout de suite
suscité l’enthousiasme de mes équipes. Grâce
à cette collaboration, nous avons pu travailler
avec un consultant pour identifier ce que nous
appelons nos points de douleur, c’est-à-dire
les zones où l’IA pourrait alléger nos tâches et
améliorer notre performance.
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