Numero 4 Lexmag - Magazine - Page 35
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J’ai besoin de comprendre le métier, d’être au cœur
du réacteur pour pouvoir ensuite rédiger un contrat
adapté aux spécificités du projet. Peu importe
comment s’appelle le contrat, l’important, c’est
d’être dans cette dynamique de compréhension
et de soutien. Et là, les gens se rendent compte que
nous ne sommes pas juste là pour écrire un contrat,
mais pour nous investir pleinement dans leur
projet et les accompagner.
L’IA doit devenir une
composante à part entière
du quotidien du juriste,
et aujourd’hui, ça peut
paraître une évidence,
mais il est indispensable
de maîtriser ces outils
pour être performant.
Si vous pouviez donner un conseil juridique
à votre « vous » de 20 ans, que lui diriez-vous ?
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Si je devais donner des conseils, j’en aurais deux,
l’un technique et l’autre comportemental. Pour le
comportemental, c’est une phrase que j’essaie de
toujours garder en tête : « sois toi-même, les autres
sont déjà pris. » C’est important de rester authentique,
de ne pas jouer un rôle. Garder ses valeurs, son sens
de l’humour… L’aspect humain est une richesse
inestimable qu’il faut toujours préserver.
avec une compréhension claire des enjeux
stratégiques. Concrètement, le rôle du juriste n’est
pas de dire « non, ce n’est pas possible », mais de
comprendre les enjeux sous-jacents et d’adapter
ses recommandations pour faciliter l’avancement
des projets tout en restant dans les clous.
Chez BEL, nous croyons fermement que le juriste
doit être un facilitateur, un partenaire stratégique qui
contribue activement à la réussite des projets
en trouvant des solutions innovantes et conformes,
dès la conception des projets.
En conseil plus technique, et c’est quelque chose
que je partage souvent avec mon équipe, c’est : sois
capable d’expliquer chaque mot dans un contrat.
Chaque terme a une signification précise, et il est
crucial de comprendre cette précision. Le fameux
« le diable se cache dans les détails » s’applique
parfaitement en droit. En tant que juriste, chaque
mot compte. Je suis particulièrement pointilleux
là-dessus. Si tu n’es pas capable d’ expliquer chaque
terme dans un contrat, c’est qu’il y a un problème.
Chaque mot doit être justifié, car il peut avoir une
grande importance et nous exposer à des risques.
Passons à des questions plus légères !
La première : quel est, selon vous, le plus grand
mythe que les gens ont sur votre travail
de directeur juridique ?
Je crois que l’un des plus grands mythes, au-delà de
l’idée que les juristes ne sont pas drôles et sont un
peu coincés, c’est la perception que notre travail est
purement administratif et ennuyeux. Beaucoup de
gens pensent que notre rôle se résume à rédiger des
contrats, ce qui est complètement à l’opposé de ce
que nous venons de discuter sur le rôle de « business
partner » et la nécessaire compréhension des enjeux
opérationnels. Quand on me demande simplement
« quel modèle de contrat je dois prendre ? », mon
premier ré昀氀exe est de renverser la question :
« non, explique-moi ton projet et on verra ce qu’on
écrit dans le contrat ». Je pose toutes les questions
nécessaires pour comprendre en profondeur le
projet avant de prendre la plume, ou plutôt le clavier.
Êtes-vous plutôt Kiri® ou Babybel® ?
Vous me demandez de choisir entre le soleil et la
lune ! C’est la question fatidique à laquelle on fait
souvent face quand on travaille chez BEL.
Ce qui est drôle, c’est que, en posant cette
question, je m’imagine en train d’ouvrir
l’emballage du fromage Kiri® ou de celui du
Babybel®, et c’est un véritable rituel
à chaque fois.
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