Numero 4 Lexmag - Magazine - Page 66
L’arrivée de l’IA Generative suscite autant
de craintes que d’enthousiasme chez les
professionnels. Après ces quelques mois
d’enquête, est-ce aussi, et toujours, votre
sentiment ?
L’enthousiasme vient des opportunités indéniables
qu’o昀昀re l’IA générative. Les professionnels
du droit perçoivent ces outils comme une
révolution technologique capable de les libérer
de nombreuses tâches répétitives, d’améliorer
leur efficacité et d’élargir l’accès au droit. Dans
certains cabinets et services, des expérimentations
montrent déjà des gains de temps significatifs
pour la recherche documentaire ou la rédaction
d’ébauches de contrats.
Cependant, les craintes restent bien réelles et
parfois exacerbées par la rapidité de ces évolutions.
Elles portent notamment sur la fiabilité des outils,
la protection des données sensibles, et surtout sur
l’impact sur les emplois et les modèles économiques
des professions juridiques. Nous avons également
constaté une inquiétude grandissante concernant
la dépendance technologique, notamment si les
acteurs du droit ne parviennent pas à encadrer
l’utilisation de ces outils dans des limites éthiques
et juridiques claires.
Quels vont être les prochaines étapes après
votre rapport ?
Nous présenterons le rapport devant la commission
des lois le 18 décembre prochain afin de débattre
de ses conclusions et recommandations.
À la lumière des conclusions du rapport, nous
pourrons envisager des propositions législatives
visant à encadrer l’utilisation de l’IA dans les
métiers du droit. Toutefois, il me semble qu’à courtterme l’enjeu est plus financier et déontologique
que législatif.
Nous poursuivrons ainsi évidemment les échanges
avec les barreaux, les juridictions, et les associations
pour affiner nos recommandations et accompagner
leur mise en œuvre. Ce dialogue est essentiel pour
garantir que les solutions proposées répondent
aux réalités pratiques des professionnels.
66