Numero 4 Lexmag - Magazine - Page 89
3 questions
à Jean-Philippe Gille,
président l’AFJE
Comment l’AFJE parvient-elle
à répondre aux besoins variés
d’une communauté aussi
large et diversifiée de juristes
d’entreprise ?
En tant qu’association
représentative des juristes
d’entreprise en France, l’AFJE
se doit en e昀昀et de s’adresser et
de s’adapter à tous les profils,
qu’il s’agisse de jeunes juristes
ou de directeurs juridiques de
grands groupes, qu’ils travaillent
à Paris ou en région, qu’ils soient
généralistes ou spécialisés
dans un domaine du droit.
Tout d’abord, nous bénéficions
du soutien d’un conseil
d’administration et d’un bureau
de permanents particulièrement
dynamiques et engagés. Ensuite,
nos bénévoles sont notre grande
force. Près de 300 adhérents
actifs s’investissent et se
mobilisent dans toute la
France, au sein de l’une de nos
délégations régionales, dans
une commission-experts, au
sein des Jeunes Juristes, dans
notre comité déontologique…
Nous veillons à ce que toutes
les bonnes volontés trouvent
leur place au sein de notre
association et bénéficient d’un
environnement stimulant,
propice à l’échange et à la
collaboration.[S.J] Vous êtes fils
d’immigrants et issus d’un milieu
modeste. Quand on consulte
votre parcours exceptionnel
(aujourd’hui magistrat et premier
vice-président adjoint au tribunal
judiciaire de Bobigny), on
comprend que ça n’a pas dû être
toujours facile d’arriver en haut
de l’échelle.
L’AFJE met l’accent sur
la formation continue et
la déontologie. Quels sont
les prochains développements
prévus pour accompagner la
transformation numérique
des juristes ?
Consciente des défis et des
opportunités que représente
l’intelligence artificielle, l’AFJE
s’est bien évidement saisie de
la problématique, tant pour
contribuer à son développement
éthique et conforme aux
normes juridiques que pour
accompagner les juristes dans
leur montée en compétences
leur permettant d’intégrer ces
technologies au cœur de leurs
pratiques et dans leur entreprise.
L’AFJE s’est d’ailleurs dotée d’un
groupe scientifique dédié à l’IA
afin de définir les orientations
stratégiques et pédagogiques
les plus pertinentes et de
favoriser les échanges avec les
pouvoirs publics et les acteurs
de l’écosystème. L’AFJE organise
régulièrement des événements
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sur le sujet : formations,
webinaires, etc.
En mars, un numéro spécial
du JEM (Juriste d’entreprise
magazine), entièrement dédié
à l’IA, sera publié et mis à
disposition des adhérents.
Enfin, il faut également mettre
en lumière l’importance
croissante des enjeux ESG-RSE
pour les entreprises et leurs
directions juridiques. Là encore,
l’AFJE a pris l’initiative de créer
un groupe scientifique pour
construire sa feuille de route
et les actions à mener pour aider
les juristes à devenir
des éclaireurs de l’ESG-RSE.
En tant que représentant
de la profession, quel rôle
voyez-vous pour l’AFJE dans les
débats actuels sur l’intelligence
artificielle et les nouvelles
réglementations impactant
les entreprises ?
L’IA o昀昀re un potentiel
immense pour les juristes
d’entreprise, à condition que
son développement soit encadré
par des principes éthiques
et responsables. L’ambition
de l’AFJE est de contribuer
activement au développement
d’une IA souveraine, fiable
et respectueuse des droits
fondamentaux. L’une des
missions de l’AFJE est de
participer à la fabrique du droit et
de la norme dans le but de rendre
le cadre juridique plus compétitif,
plus simple et mieux adapté aux
exigences du monde des a昀昀aires.