Numero 4 Lexmag - Magazine - Page 9
PORTRAIT
Jennifer Murschel
Directrice juridique
chez Decathlon
Sandrine Jacquemin : Qu’est-ce qui vous a
conduit à choisir le droit, puis à orienter votre
carrière vers le métier de juriste d’entreprise ?
l’anglais, et pour moi, c’était important de rencontrer
d’autres cultures. Et puis, je pense qu’il y a quelque
chose qui m’aurait manqué : le fait de contribuer au
développement de l’entreprise.
Jennifer Murschel : Alors je ne savais pas vraiment
Quels sont les principaux défis juridiques
que vous rencontrez dans la gestion
des risques au quotidien ?
ce que je voulais faire jusqu’à mon bac. J’ai d’ailleurs
lu le numéro 3 du Lexmag et son dossier spécial sur
« le droit mène à tout » et c’est vrai que le droit mène
à tout. C’est pour cela que j’ai choisi le droit, en me
disant que ça allait forcément me mener quelque
part. Et le déclic est arrivé, j’ai adoré mes études.
Dans un premier temps passionnée par le droit
constitutionnel, je me suis finalement tournée vers
le droit des a昀昀aires parce que le côté business me
plaisait ; ça me parlait plus. C’était plus concret pour
moi. Puis s’est posée la grande question : être ou ne
pas être avocat. Parce que tu étudies le droit, ton
entourage s’attend à ce que tu passes l’examen du
barreau. Il y a comme une pression de « Si on n’est
pas avocat, il nous manque quelque chose ».
Avec une évolution des réglementations constantes
et rapides, il faut être en veille permanente pour
anticiper les risques. Je pense que tous les acteurs
du droit sont confrontés à ces sujets-là. Et puis,
ajoutez à cela un environnement international et
avec l’impact de la géopolitique, les juristes doivent
être en veille de ce qui se passe sur beaucoup
de sujets et pas seulement sur le droit, puisque
les veilles technologiques et business sont aussi
importantes. Dans un groupe comme Decathlon,
il y a d’autres sujets sur lesquels on se penche,
par exemple la veille sur les di昀昀érentes formes
de vente, les nouvelles pratiques permettant
de protéger efficacement nos innovations, le
développement durable, la protection des données
personnelles, et des données de manière générale.
J’étais donc partie avec l’idée d’être avocate, je fais
des stages de découverte en cabinet, et je me rends
compte que finalement, ce n’est pas vraiment fait
pour moi. J’avais vraiment envie d’être en amont
des problèmes, de pouvoir les éviter et me dire que
quand je suis consultée, je sais où cela me mène car
je pourrai décider de la stratégie à mener, avoir la
visibilité sur ce qui se passe ensuite, ce dont, selon
moi, tu manques quand tu es avocat.
Nous devons nous adapter à l’environnement
qui évolue tout le temps, y compris dans d’autres
domaines que le juridique.
On a parfois l’impression, de l’extérieur, que
le juriste est un peu cloisonné, qu’il travaille
dans son coin. Mais ce n’est pas du tout le cas.
Ensuite je savais juste que je voulais travailler dans
un environnement international. J’ai toujours adoré
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